métèque
(mé-tè-k) s.m.
Dans la Grèce antique, celui ou celle qui habite dans une cité dont il n’est pas originaire. – Ce métèque est très respecté dans notre cité. ° (injur) Terme xénophobe pour désigner un étranger (surtout d’origine méditerranéenne) dont l’aspect physique et l’attitude sont jugés déplaisants. – Ce métèque se croit chez lui dans mon village.
J’ai commencé la bijouterie de l’autre côté de la Méditerranée, dans les ruelles poussiéreuses de Beyrouth. Mon père, sertisseur, m’a appris le métier, la patience, la précision. Mais dehors, c’était le chaos. Dans mes bagages, j’ai tout emporté: la rigueur et la méticulosité, et un goût insatiable pour le désordre et l’imperfection. Et toujours, en tête, ces images de métal plié, explosé, au cœur des immeubles détruits par la guerre.
Arrivé à Paris, j’ai travaillé le jour dans la haute joaillerie, posé beaucoup de pierres précieuses sur des pièces en or. La nuit, j’ai commencé à travailler le métal, à le marteler, le maltraiter, pour donner naissance à des bijoux sobres et bruts. Métèque a jailli de ces nuits de travail.
Depuis peu, j’ai quitté Paris pour le calme de la Drôme. Mais dans mon atelier, le chaos continue de créer.
